Bon alors je vous explique : si vous êtes une petite fille des années 80 qui a tout plein de choses à dire au monde et aime chercher les mots pour exprimer ce qu’elle ressent (même et surtout si on ne le lui demande pas) voilà comment s’y prendre :
Les parents sont devant la télé et vous ne savez que trop bien qu’il est hors de question de pouvoir espérer les rejoindre...Condamné à entendre juste des bribes de dialogue ou même pire, leurs éclats de rire ! Lorsque la cruauté parentale rejoint celle des programmateurs télé qui peuvent choisir de diffuser un Louis de Funès un dimanche soir, ça fait très mal !
Avant de vous abandonner lâchement et pour être en paix avec leur conscience, ils ont mis sur le tourne-disque, un 45 tours, où une gloire du petit écran raconte une histoire et où ça fait gling gling quand on doit tourner la page. Cependant vous avez déjà utilisé votre unique joker, à savoir le fameux « Mamaaaan viens tourner le diiiiisque ! »
Bref, votre frère dort déjà dans le lit voisin, bien à l’abri du danger dans ses draps Musclor et il est trop tard pour fuguer chez votre grand-mère. Il est temps de ruser et d’affronter votre cruel destin ! Le fameux radio réveil, celui qui ferait se damner n’importe quel second- communiant, va entrer en jeu…
Comme il possède une trop mignonne mini ampoule qui éclaire le coté radio lorsqu’il est en route ; il vous suffira de trouver une fréquence qui ne marche pas (facile en Ardèche) et vous aurez ainsi une petite loupiotte d’appoint pour le prix d’un très léger grésillement. Tadaaaaaaaaaaaaaaam !
Ne reste plus alors qu’à se cacher sous les draps et à sortir de sous le polochon, un journal intime digne de ce nom, avec en couverture une frêle et gracile jeune fille fragile au regard perdu et qui n’aurait pas laissé David Hamilton insensible.
Voilà, vous y êtes, il ne vous ne reste plus qu’à écrire un poème qui s’appellerait « Liberté » ou «Papillons ».
Les fameux poèmes ( en direct de 1986):
Papillons.
De vos ailes enchanteresses,
S’élèvent un chant d’allégresse.
De fleurs en fleurs vous voletez,
Sans jamais prendre une minute pour respirer.
Toujours en mouvement, toujours à chaparder,
On ne peut décidément jamais vous attraper.
Vous êtes plus beaux dans la nature, votre domaine,
Que derrière une vitre sous quatre clous.
Vous êtes les seuls êtres sur Terre,
A pouvoir représenter tout l’univers.
Vous n’avez absolument rien à envier aux autres,
Vous qui portez sur votre dos, toutes les beautés du monde.
J’aimerais être toute petite,
Pour pouvoir voyager sur vos ailes,
Afin de rêver un peu, loin des bruits de la ville…
Sans songer aux guerres incessantes,
Que prennent plaisir à faire certains hommes.
Là je ne serai plus moi, mais du vent,
Je n’aurai plus sur Terre ma consistance habituelle.
Vous êtes les dernières merveilles,
Qui peuvent encore apprendre aux hommes,
Ce que c’est que le bonheur.
Restez encore longtemps sur Terre, créatures de lumière,
Même si votre tâche est de plus en plus dure,
Pour que peut-être un jour,
Nous revoyions fleurir les bourgeons de l’amour.
05 /01/1986
Liberté.
Pourquoi les hommes font-ils la guerre ?
Nous ne pouvons aller dans leurs esprits...
Et si nous pensons que naguère,
C’était pour agrandir leur pays,
Pourquoi est-ce aujourd’hui,
Alors que nous avons tous un coin de Paradis ?
Peut- être pour servir l’orgueil d’un général en folie ?
Ou bien pour montrer au peuple qu’il faut être obéissant, pauvre et rabougri ?
Autant de questions qui restent sans réponses.
A lui seul, un homme peut déclencher la guerre,
Et à lui seul, il peut faire souffrir des millions de gens.
Mais que faire contre cela ?
Quel est le remède miracle pour changer les esprits ?
J’espère en tout cas, qu’on le découvrira un jour.
En attendant unissons nos efforts,
Pour que la paix règne dans le monde entier.
Mais ces quelques vers ne suffisent pas,
Pour expliquer toute l’horreur de la guerre.
Le mieux c’est de ne plus y penser,
D’essayer d’oublier qu’à l’autre bout du monde,
On se bat depuis déjà longtemps,
Tellement longtemps qu’on en a même oublié les causes.
Mais on continue quand même à se battre,
Sous la dictature d’un chef,
Qui sans regarder la dépense, est avide de gloire et de puissance,
Sans même savoir ce que ces mots veulent dire…
06/01/1986