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Demain est un autre jour...
29 octobre 2013

Voici un petit texte issu de l'atelier Ecriture

Voici un petit texte issu de l'atelier Ecriture et contes de cet été; il est encore très perfectible, mais bon au moins il est là, bien au chaud.

 

arbre rose

Billy était plutôt petit pour ses 10 ans et il paraissait encore plus petit au milieu des gratte-ciels si imposants. Les bruits et l’agitation de la ville lui empêchait d’écouter ses rêves et il avait bien souvent l’impression de ne pas être ici à sa place. A deux pas de chez lui, il y avait un grand parc et il aimait se réfugier dans ce petit bout de nature. Là, il avait l’impression d’être moins seul car il ressentait une vie intense autour de lui : il s’amusait à observer les insectes vacants à leurs occupations, essayait de reconnaître la silhouette des oiseaux libres dans le bleu du ciel. Il s’inventait des mondes faits pour lui.

Cependant, quand il passait près de l'étang situé au milieu du parc, il y avait toujours un léger frisson qui le parcourait. Au milieu de la vaste étendue d’eau aux reflets impénétrables, se trouvait une petite île. Elle le fascinait autant qu’elle le terrifiait, car les épais buissons sur les rives ne permettaient pas de distinguer grand-chose. Le mystère planait sur cette île et Billy se demandait si quelqu’un y avait déjà mis les pieds.

Il ne regardait jamais bien longtemps en direction de l’île car il avait peur de voir surgir d’un taillis, l’étrange silhouette. Il l’avait déjà vu, c’était dans un cauchemar mais sait-on jamais…

Aujourd’hui il est venu au parc avec le cerf-volant que son cousin lui a prêté. Billy est maintenant suffisamment grand pour qu’on lui fasse confiance. Son cousin  lui avait cependant fait promettre d’y faire très attention :

-« N’entortille pas le fil ! Ne déchire pas les ailes ! » Lui avait-il recommandé.

Le vent est au rendez-vous et il y a peu de monde dans le parc au moment du déjeuner. Billy décide donc de déployer son cerf-volant et de lui donner son envol. Tout en le manipulant avec beaucoup de soin, il se dit qu’un jour il  devrait peut -être y fixer une caméra miniature, histoire de voir ce que donne ce monde vu d’en haut. Et pourquoi ne pas le faire survoler l’île et visionner ensuite les images en se cachant les yeux avec les doigts à peine entrouverts ?

Perdu dans ses pensées, il ne sent pas la bourrasque soudaine qui tout d’un coup lui arrache le fil qu’il tient. Il tente de le rattraper, mais sa main se referme sur elle-même, vide. Le cerf-volant virevolte quelques instants dans les airs et va terminer sa course au somment d’un des grands arbres au cœur de l’île.

Une cinquantaine de mètres d’eaux sombres s’étendent entre l’île et lui. Il ne plongera pas dedans c’est certain, il est raisonnable et sait qu’il manque un peu de force pour cela. Les idées qui fusent dans sa tête se teintent  immédiatement d’un voile de peur. Ce brouillard l’empêche de réfléchir mais il n’a pas le choix, il doit récupérer le cerf-volant. On lui a fait confiance…

La cabane de Robert le gardien n’est pas très loin et il décide d’aller voir si il n’y aurait pas une petite barque. En s’approchant, son visage s’illumine car un petit bout du bateau de bois dépasse justement de la porte du garage.

Il avance un peu plus mais son sourire s’évanouit petit à petit : la barque est en très piteux état. Un gros trou dans le fond, des planches qui semblent tenir que par un fil…Il décide tout de même de la tirer jusqu’au bord de l’étang l’aide d’un chariot à roulettes. Il réussit à la mettre à l’eau mais tout doucement, elle s’enfonce. Elle ne flottera pas.

Billy, découragé, s’assoit sur le bord de l’étang et baisse la tête pour la poser entre ses 2 mains. Il ne voit pas que pas très loin de là, un cygne d’une blancheur éclatante glisse élégamment sur l’eau pour rejoindre une famille de canards, puis le papa canard s’approchant d’un groupe de carpes koï, puis la plus grande d’entre elle nager en direction d’une assemblée de grenouilles vertes qui s’amusent à sauter de nénuphars en nénuphars…

 Billy relève les yeux et voit tout ce petit monde s’afférer  autour de la barque. Deux par deux, les grenouilles vertes transportent d’épaisses feuilles de nénuphars pour boucher le trou au fond de la barque et s’agglutinent  ensuite au- dessus pour s’assurer que rien ne bougera. Les canards qui ont sauté dans l’embarcation, battent des ailes pour expulser l’eau au dehors. Billy s’approche incrédule et voit le ballet aquatique des carpes qui se placent sous le bateau comme pour l’aider à flotter.

Le cygne majestueux se place alors en tête du convoi et délicatement tourne sa tête vers l’arrière en direction de Billy. Le regard du cygne est une invitation et le petit garçon à l’impression que le vent lui souffle un doux murmure : «  Allez, on embarque ! »

Billy pose un pied puis deux, rien ne tangue, rien ne bouge, il a confiance.

Le charmant petit cortège quitte la rive et quelques minutes plus tard, Billy accoste sur l’île où les buissons ne lui semblent finalement  pas si touffus, vu de près. Etonnement, il se sent plutôt bien. En se dirigeant vers les arbres au cœur de l’île, il se rend compte de la joyeuse vie qui règne ici : des nids, des terriers, des petits abris de toutes sortes et de toutes tailles…Point de silhouette effrayante, mais plutôt un petit paradis où l’homme ne semble pas avoir de prise. Billy lève les yeux au ciel pour inspecter les branches des arbres et fini par apercevoir un morceau de tissu rouge au sommet de l’un d’eux. Les 3 petites grenouilles qui l’ont suivi à terre, semblent lui sourire comme pour lui donner du courage.

Billy n’a pas peur de grimper dans l’arbre car ses premières branches ne sont pas très hautes et semblent former comme un escalier en colimaçon…Il monte avec aisance puis redescend tout aussi facilement, son précieux cerf-volant à la main, fier de lui.

L’équipage complet est au rendez-vous pour retourner vers le parc, toujours désert. Arrivé à destination, il sait qu’il n’a pas besoin de parler pour remercier ses nouveaux petits amis qui se dispersent déjà sur l’étang.  Ses yeux pétillants en disent  long. Il jette un dernier regard vers l’ile, le sourire aux lèvres et  prend ses jambes à son cou pour retourner vers la ville. Il court en fendant l’air comme si il avait des ailes. L’heure du repas approche, il ne le manquerait pour rien au monde.

Racontera-t-il cette histoire à ses copains ? Non, je crois qu’il la gardera pour lui, comme un doux secret réconfortant qui tient chaud au cœur.

 

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Commentaires
S
C'est beau ce que tu dis...tu me manques encore plus du coup...zut ;-)
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L
Dans la pratique de l’aïkido, les plus gradés enseignent aux débutants. Ils pourraient s’entraîner entre eux, ils progresseraient peut-être plus vite, mais ils estiment qu’en apprenant et en rectifiant les erreurs des nouveaux, ils avancent mieux dans leur propre apprentissage... C’est sûrement une question de transmission des valeurs ou d’humilité, se rappeler que peu importe le niveau où nous en sommes, un jour ou l’autre, il a bien fallu commencer, et ce jour-là, nous étions bien heureux que des personnes plus expérimentées se penchent bienveillamment sur notre façon de faire, qu’elles nous conseillent et nous guident sans pour autant dénaturer ce que nous étions au plus profond de notre être...
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S
Mais j'apprécie à sa juste valeur ce que tu fais pour moi même si parfois je me dis que je suis gonflé de te faire lire des trucs si peu élaborés...toi qui te nourris de choses tellement plus consistantes...
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L
Oui rassure-toi, je suis toujours ce qu’il se passe par ici ou ailleurs... Si je donne un avis c’est parce que j’ai lu attentivement le texte, sinon je ne dis rien, les critiques sont là pour nous faire avancer, elles peuvent sembler justes ou injustes, mais elles doivent toujours ce faire dans le respect de l’auteur, de plus, un écrivain ne devrait jamais oublier que c’est le lecteur qui rend réel le travail invisible de l’auteur... bisous itou...
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L
Bonjour Flo, il y a quelques petites fautes dans ce texte, mais rien de grave, ça se corrige les fautes... c’est mignon cette histoire pleine de tendresse, comme d’habitude, mais je trouve, lassant le fait que tu ailles très souvent sur un terrain d’écriture où tu te sens le plus à l’aise, il n’y a aucune prise de risque dans le style, dans la forme, ça reste enfantin, ça manque de maturité, c’est dommage, j’aimerais lire de toi des choses plus travaillées, plus littéraires... Parfois, dans certaines constructions de tes phrases, je me perds entre quelques adjectifs superflus à mon goût et la recherche de poésie dans la prose qui nuit quelquefois à la compréhension du texte à mon sens... À part ça, retravaillée, cette histoire sera appréciée par les jeunes enfants je pense...
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