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Demain est un autre jour...
21 février 2017

La nuit sera calme. Romain Gary.

Thème : un titre avec le mot "nuit".

Je ne vais pas me lancer dans une « fiche de lecture » car d’une part, cette expression est aussi sexy que l’idée que je me fais d’un tendre baiser sur la nuque, commis sur ma personne, par le président des Etats-Unis et que d’autre part, je ne vais pas étaler le peu de culture que j’ai. Je vais donc me contenter de lancer quelques réflexions légères, les rattrape qui veut. Ceci dit, j’avertis tout de suite mes lecteurs volontaires ou pris au piège, que mes  aveux de faiblesses en matière de compréhension des œuvres littéraires et d’expression écrite des ressentis inhérents, ne sont en rien un dénigrement. J’assume enfin mon côté « touche à tout et à rien ».Qu’on se le dise !

Quand je sens poindre cette tentation de me rabaisser, je me dis qu’un beau jour quelqu’un a écrit les paroles de « La Danse des canards » et a eu besoin de communiquer là-dessus. Ainsi rassérénée, je peux poursuivre en me sentant somme toute, pas plus illégitime qu’une autre personne.  

Comme je fais partie de ceux qui, tout aussi consciemment que spontanément, ne vont pas vers ce qui leur fait du bien et se nourrissent même parfois de la mauvaise façon, j’ai besoin de m’aiguillonner dans tous les sens du terme par de petits défis.

Donc, pour me « forcer » à lire, vu que j’aime bien ça : un thème imposé, par moi, par mois. En janvier,  c’était un roman avec le mot « nuit » dans le titre et j’ai choisi «  La nuit sera calme » de Romain Gary puisqu’il me tendait les bras et que je suis sensible aux attractions. Bon,  je me jette à l’eau en luttant gaiement contre ma peur de dire des  bêtises…

…C'est la danse des canards
Qui en sortant de la mare…

 Ce  roman  de Romain, publié 20 jours avant mes 2 ans, ce qui est un signe de… rien,  se présente sous forme d’entretiens fictifs. Un ami d’enfance, François Bondy, a été d’accord pour servir de prête-nom pour être l’intervieweur mais c’est Romain Gary qui a écrit les questions et les réponses. Le moins que l’on puisse dire c’est que cet homme a eu plusieurs vies…

 Mais pour poursuivre encore un peu les prolégomènes, il me faut préciser les circonstances de ma rencontre avec cet auteur et tenter d’en expliciter les heureuses conséquences.

La sérendipité…J'ai dans le cœur cette force qui guide mes pas. De ce fait, j’ai suivi des conseils envoyé par le cosmos par l’intermédiaire d’une certaine Corinne, si mes souvenirs sont bons. J’ai commencé par « La vie devant soi » et j’ai eu un coup de foudre bien évidemment.

 Ma vie est bien planplan par de nombreux aspects mais je constate que la foudre est bien sympa avec moi et m’a tout de même souvent touché les yeux, le cœur, les oreilles, la peau et le reste. Quelques secondes après avoir commencé le livre j’ai voulu relire une phrase percutante, puis j’ai eu envie la recopier et rebelote et dix de der, 2 secondes après idem pour une autre phrase…J’ai dû arrêter de recopier ainsi le livre mais j’ai joyeusement fait raisonner en moi l’écho de certains passages comme un disque rayé sur la platine de mon esprit. Je me suis dit que ça pouvait bien être lui que j’emporterais sur une île déserte. J’ai eu le sentiment de ne pas assez l’aimer, de le lire trop vite, de ne pas lui accorder toute la tendresse qu’il méritait. A la fin, j’ai eu le sentiment de l’abandonner. Je lui ai fait comprendre qu’une mère aimait tous ses enfants et que je partais un peu, pour mieux revenir.

Et puisqu’on parle de mère, je suis partie vers «  Les promesses de l’aube » et désormais, je me sens moins seule chaque fois que  je plonge dans le bleu doré et lumineux des yeux de mon fils.

Ensuite avec « Gros câlin », j’ai été touchée car concernée par le côté « pas dans la norme, pas à sa place ».

J’en suis arrivée à « La nuit sera calme » livre conseillé par un certain Laurent bien optimiste quant à ma capacité à comprendre tous les sujets abordées dans ce livre…

…Se secouent le bas des reins
Et font coin-coin…

 Je disais donc que pour ce livre encore plus que les autres, j’aurais besoin de le relire et de faire des recherches notamment en histoire car j’étais bien larguée. Le livre m’a plu même si je me suis sentie immensément bête, vide et creuse devant tant d’immensité et je vais tenter d’expliquer pourquoi. J’ai eu le même sentiment en « rencontrant » Simone de Beauvoir. Mais bon ma cocotte, faut faire un choix : se nourrir l’esprit c’est faire face à sa vacuité et en assumer l’inconfort!

 J’ai pris en photos certains passages, peut-être que ces choix parleront pour moi…

 Premio : En réponse à une question concernant son refus de faire un choix politique.

Forcement j’ai pensé a nos chers hommes politiques qui gagneraient tant a accepter leurs contradictions et les faiblesses qui font et fondent leur humanité. Ce passage entre en résonnance avec l’actualité et m’a fait sourire car il est plus poli de rire que de désespérer n’est-ce pas ?  

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Deuxio : Alors là, comment dire, je me suis identifiée, toute proportion gardée, cela va sans le dire.

C’est mon côté «Je suis heureuse, je me le dis chaque jour, j’ai dépassé quelques démons intérieurs, pas tous, mais je suis en bonne voie, la joie au cœur…Mais je n’arrive pas à trouver la solution pour me réaliser dans ce monde ou tant d’horreurs nous inondent. Faut-il fermer les yeux ? Faut-il assécher l’éponge qui me sert de cœur ? Comment on le digère ça ? Je me prends chaque injustice de plein fouet, chaque catastrophe humanitaire touchant au minimum un humain, un animal ou une plante verte, me dévaste, égoïstement, et je ne me sens d’aucune aide. » Voilà, ce côté là…

 

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Troisio : « …c’est pour courir là où je ne suis pas, pour aller voir ce qui se passe chez les autres… »

J’ai bien aimé tous les passages où il explique que ses romans ne découlent jamais de ses reportages car se sont des histoires qu’il a déjà vécues, qu’il prête son appartement de Paris à ses personnages de fiction pour avoir au moins quelque chose de commun avec eux, qu’il s’amuse de cette réalité si fantasque et inépuisable d’inventivité, qu’il a un goût très vif pour les papillons du merveilleux. J’aime quand il évoque sa « virtuosité », le temps qu’il passe nulle part ou à suivre la rotation de la Terre, qui a besoin d’être surveillée. ..

Bon, vous savez-quoi ? Lisez-le ,ce sera plus simple !

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Quatrio : «  La France, c’était des mains humaines, avec un vrai sens du toucher, du fond et de la forme, et qui avaient un peuple derrière-elle. »

Ce passage où il évoque ce qui fait la singularité de la France m’a fait penser, entre autres, au courage de mes ancêtres et par ancêtres j’englobe mes parents. Je suis admirative de tous ceux qui se servent de leurs mains, autant sinon plus, que de ceux qui se servent de leur cerveau. Je suis reconnaissante envers ceux qui bâtissent un avenir bien souvent pour les autres et je trouve que mes mains ne sont pas un terrain très fertile.

 

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Quand j’ai commencé ce livre j’ai abandonné momentanément celui de Magyd Cherfi « Ma part de gaulois » et ce qui est cocasse c’est que j’ai fait des parallèles entre les 2 auteurs… un vrai théorème en somme!

-          Ils sont tous les 2 issus de l’immigration avec tout ce que cela suppose et impose.

-          Leur maman les a poussé, pour ne pas dire obligé, à réussir, selon des critères parfois curieux.

-          Ils ont écrits des romans avec des vrais morceaux d’eux enrobés d’une couche de petits arrangements ( si si il y en a), mais peut-il en être autrement ?

 

 Sans humour, sans désespoir heureux, sans tentatives, sans solitude apprivoisée, sans courir l’âme au vent, sans boulimie angoissante et vivifiante, sans folie douce, sans cœur au bord du gouffre, la culture ne m’impressionne pas.

C’est pour tout cela que J J Lionel me touche autant ;-)

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